Dernière mise à jour : 12/12/03

 



Abbé de l'Attaignant 

Le mot et la chose



Louis Aragon

Mise en bouche !

Aragon, ah ! Aragon, je l'ai vu un jour.
De loin, mais je l'ai quand-même vu un jour !
Je m'en souviens encore.
Et m'en souviendrai toujours.
J'en étais fier, (on a les fiertés que l'on peut Monsieur) !
Les beautés du monde appartiennent à tout le monde.
Si des milliers de français ne reconnaissent la valeur d'un tel joyeux,
C'est leur problème, moi, je prends et je dévore tout !



En l'attendant, je parle de sa poésie !, dans la collection de la Pléiade (prévu pour 2004), Écoutez-le chez, Ferré, Ferrat, Brassens, Hélène Martin, et qui sais-je encore !

Voici un extrait bouleversant de cet enfant de Grands Khayyam et Hâfez1 :

...
Je sais maintenant pourquoi je suis né
...
On racontera mon histoire un jour et ses mille péripéties
...
Tout ce que j'ai dit, tout ce que j'ai fait, ce que j'ai paru être
Feuillage feuillage, qui meurt et ne laisse
à l'arbre que le geste nu de ses bras
...
Tout homme a le destin de l'étincelle
Tout homme n'est qu'une éphémère
Et que suis-je de plus que tout homme ?
Mon orgueil est d'avoir aimé
Rien d'autre !
...
Je ne suis qu'un peu de vin renversé
Mais le vin témoigne de l'ivresse au petit matin blême
Rien d'autre !
J'étais né pour ces mots que j'ai dit :
Mon amour !2

Et encore 2 petits exemples pour vous mettre de l'eau à la bouche :

" Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire. "

(pour la suite, voir http://www.franceweb.fr/poesie/aryeux.htm)

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Rien n’est précaire comme vivre
Rien comme être n’est passager
C’est un peu fondre pour le givre
Et pour le vent être léger
J’arrive où je suis étranger

Enfer V dans "Le voyage de Hollande et autres poèmes", Mise en musique et Chanté par Jean Ferrat

La suite ...

... Et quelques extraits

Et si c'était à refaire
Je referais ce chemin
Une voix monte des fers
Et parle des lendemains.

extrait de "Ballade de celui qui chanta dans les supplices"

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" La souffrance enfante les songes
Comme une ruche ses abeilles
L'homme crie où son fer le ronge
Et sa plaie engendre un soleil
Plus beau que les anciens mensonges. "

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Et en voilà 2 que je connais depuis des années grâce à (Grand) Léo Ferr

Est-ce ainsi que les hommes vivent ?

Tout est affaire de décor
Changer de lit changer de corps
A quoi bon puisque c’est encore
Moi qui moi-même me trahis
Moi qui me traîne et m’éparpille
Et mon ombre se déshabille
Dans les bras semblables des filles
Où j’ai cru trouver un pays

Cœur léger cœur changeant cœur lourd
Le temps de rêver est bien court
Que faut-il faire de mes jours
Que faut-il faire de mes nuits
Je n’avais amour ni demeure
Nulle part où je vive ou meure
Je passais comme la rumeur
Je m’endormais comme le bruit

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent

C’était un temps déraisonnable
On avait mis les morts à table
On faisait des châteaux de sable
On prenait les loups pour des chiens
Tout changeait de pôle et d’épaule
La pièce était-elle ou non drôle
Moi si j’y tenais mal mon rôle
C’était de n’y comprendre rien

Dans le quartier Hohenzollern
Entre la Sarre et les casernes
Comme les fleurs de la luzerne
Fleurissaient les seins de Lola
Elle avait un cœur d’hirondelle
Sur le canapé du bordel
Je venais m’allonger près d’elle
Dans les hoquets du pianola

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent

Le ciel était gris de nuages
Il y volait des oies sauvages
Qui criaient la mort au passage
Au-dessus des maisons des quais
Je les voyais par la fenêtre
Leur chant triste entrait dans mon être
Et je croyais y reconnaître
Du Rainer Maria Rilke

Elle était brune et pourtant blanche
Ses cheveux tombaient sur ses hanches
Et la semaine et le dimanche
Elle ouvrait à tous ses bras nus
Elle avait des yeux de faïence
Et travaillait avec vaillance
Pour un artilleur de Mayence
Qui n’en est jamais revenu

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent

Il est d’autres soldats en ville
Et la nuit montent les civils
Remets du rimmel à tes cils
Lola qui t’en iras bientôt
Encore un verre de liqueur
Ce fut en avril à cinq heures
Au petit jour que dans ton cœur
Un dragon plongea son couteau

Est-ce ainsi que les hommes vivent
Et leurs baisers au loin les suivent
Comme des soleils révolus.

Elsa


Tandis que des millions de femmes n'ont jamais reçu même un billet doux, en voilà une qui en a eu des centaines, et de quel calibre !!

Décidément, nous vivons dann un Monde injuste !

Suffit-il donc que tu paraisses
De l’air que te fait rattachant
Tes cheveux ce geste touchant
Que je renaisse et reconnaisse
Un monde habité par le chant
Elsa mon amour ma jeunesse

O forte et douce comme un vin
Pareille au soleil des fenêtres
Tu me rends la caresse d’être
Tu me rends la soif et la faim
De vivre encore et de connaître
Notre histoire jusqu’à la fin

C’est miracle que d’être ensemble
Que la lumière sur ta joue
Qu’autour de toi le vent se joue
Toujours si je te vois je tremble
Comme à son premier rendez-vous
Un jeune homme qui me ressemble
Pour la première fois ta bouche
Pour la première fois ta voix
D’une aile h la cime des bois
L’arbre frémit jusqu’à la souche
C’est toujours la première fois
Quand ta robe en passant me touche
Ma vie en vérité commence
Le jour où je t’ai rencontrée
Toi dont les bras ont su barrer
Sa route atroce à ma démence
Et qui m’as montré la contrée
Que la bonté seule ensemence
Tu vins au cœur du désarroi
Pour chasser les mauvaises fièvres
Et j’ai flambé comme un genièvre
A la Noël entre tes doigts
Je suis né vraiment de ta lèvre
Ma vie est à partir de toi



Pourtant la vie

Ceci pourrait être le manifeste des hédonistes.
Et dites à Jean qu'il est tant attendu,
Nous respectons sa silence et tranquillité,
Bien que ceci nous rend un peu triste !
Après tout, il n'y a pas des Ferrats à tous les coins de rue !


A voir un jeune chien courir
Les oiseaux parapher le ciel
Le vent friser le lavoir bleu
Les enfants jouer dans le jour
A sentir fraîchir la soirée
Entendre le chant d'une porte
Respirer les lilas dans l'ombre
Flâner dans les rues printanières
Rien moins que rien pourtant la vie
Rien moins que rien Juste on respire
Est-ce un souffle une ombre un plaisir
Je puis marcher je puis m'asseoir
La pierre est fraîche la main tiède
Tant de choses belles qu'on touche
Le pain l'eau la couleur des fruits
Là-bas les anneaux des fumées
Un train qui passe et crie au loin
Rien moins que rien pourtant la vie
A doucement perdre le temps
Suivre un bras nu dans la lumière
Entrer sortir dormir aimer
Aller devant soi sous les arbres
Mille choses douces sans nom
Qu'on fait plus qu'on ne les remarque
Mille nuances d'être humaines
A demi-songe à demi-joie
Rien moins que rien pourtant la vie
Celui qui le veut qu'il s'enivre
De la noirceur et du poison
Mais le soleil sur ta figure
Est plus fort que l'ombre qu'il fait
Et qu'irais-je chercher des rimes
A ce bonheur pur comme l' air
Un sourire est assez pour dire
La musique de l'être humain
Rien moins que rien pourtant la vie
LE VOYAGE DE HOLLANDE, 1965 

Chapitre Chants perdus

Extrait de « A voir un jeune chien courir »

 


Charles Baudelaire

Le soleil s'est couvert d'un crêpe. Comme lui,
Ô Lune de ma vie ! emmitoufle-toi d'ombre ;
Dors ou fume à ton gré ; sois muette, sois sombre,
Et plonge tout entière au gouffre de l'Ennui

" le Possédé ", les Fleurs du Mal, le Livre de poche.

enivrez-vous (à la même époque, George Sand disait : " Vivre, c'est enivrant ! ".)



Isaac de Benserade (1613-1691)


Madame, je vous donne un oiseau pour étrenne


George Brassens


Que voulez-vous que je vous dise de Grand George ? Qu'il m'a grand ouvert les portes à la poésie française ? L'ennui c'est que cela n'est pas tout ! Il m'a appris de "laver" mes yeux : pour voir la vie autrement. C'est peu que ma petite étude historique (en persan), sur le mouvement social des Hédonistes au nord de l'Iran (il y a plus de 10 siècles ! je ne parle pas de maintenant), lui soit dédiée.

Si vous ne le connaissez pas encore, et vivant en France, c'est fort probable que vous ne le méritez pas !! Sinon courez-y, chez votre marchand de disques, mieux vaut acheter le coffret complet, vue que "Tout est bon chez lui, il n'y a rien à jeter !"

Bien sûr qu'il était des nôtres : un hédoniste terrien, fils spirituel de François Villon, lui même fils de Khayyâm !

Il y a des gens qui ne demandent qu'à vivre, tout simplement. Ils ne comprennent jamais les « autres », ceux qui veulent dominer. Brassens était un archétype de ces êtres, simple et authentique. Il a arrosé tout le monde de sa bonté et de sa générosité. Quoi de plus normal que de vouloir partager ce que nous avons reçu de lui. Nous sommes des milliers à propager son oeuvre.

Entre Toulouse, déplacement professionnel, et Montpellier, déplacement jouissif, le mal que j'ai eu de trouver sa tombe dans le "cimetière marin" de Sète ! J'étais obligé de m'y prendre à deux fois. L'anonymat de sa tombe lui ressemble tellement : naturellement modeste.

ajout à l'occasion de 20ème anniversaire de sa mort


Voir aussi ces 2 superbes articles du Monde3, et ce que l'AFP a écrit le 29 octobre 2001 :

Le don des mots sur des notes
Petit aperçu partial de Georges Brassens en politique



"S'il y a un homme du vingt et unième siècle, un peu plus heureux, un peu plus libre que nous, Brassens aura grandement contribué à en préparer la venue ."
- Alphonse Bonnafé - 1963 -

Voici le vingt et unième siècle, et cet homme "un peu plus libre", c'est peut-être vous ou moi ?

Vous ? Je ne sais pas. Mais en ce qui me concerne, sans doute je suis un peu plus libre et je me sens un peu plus léger grâce à lui.
En 81, je le connaissais assez bien, faut dire Monsieur que j'ai appris le français avec ses chansons, comme celles de Brel, Maxime Leforestier, George Moustaki, etc. . Et aujourd'hui même, je ne peux rêver de meilleurs professeurs ! Je me souviens de la "Une" de Libé (Brassens casse sa pipe) à l'occasion da sa mort. (et voici, des années après, en ce fin de 2003, que je tombe sur l'hommage de Gabriel Garcia Marquez après sa mort.)

Mais il a continué mon éducation, même après sa mort ; il y a quelques années, il m'a appris qu'il n'y a pas de limite à la démagogie (et j'aime particulièrement la réalité qui dépasse toute imagination !). Comment ?
C'était quand j'ai appris que Le Pen s'est rendu sur sa tombe. Il est vrai que le grand George avait quelques peu parlé de lui4. Mais quand-même ! Est-ce une raison de se rendre sur sa tombe !! C'est là que l'on voit la différence entre les grands et les insignifiants : imaginez-vous un seul instant que même le chat de Brassens daigne aller, même pour pisser pardi!, sur la tombe de Le Pen ?

Assurément lui, qui demandait "pourquoi ça vous dérange que je vive un peu ?" , ne savait pas que même son cadavre dérangerait plus d'un dérangé.

Voilà, c'était juste pour vous dire que cela fait 20 ans qu'il "passe sa mort en vacances"5, et que "le feu qu'il a allumé dans mon cœur brûle encore". Une partie des sites qui lui sont consacrés est mentionné dans les liens.

Ce grand bonhomme a tant de choses à nous apprendre6 ; précisément parce qu'il pensait n'avoir rien à nous enseigner ! Il est à prendre au sérieux, justement parce qu'il ne se prenait pas au sérieux, avouant son incompréhension et étonnement devant les thèses consacrées à "son oeuvre". Il est une leçon pour celui qui veut chercher sa propre voie dans la vie, et une fois trouvé, il la suit avec acharnement, n'ayant cure de ce que les autres peuvent penser (juger "convenable").

En écrivant ces quelques lignes, je respecte ma 2ème règle d'éthique : " rends le plaisir que l'on t'a donné, cela augmentera ton propre plaisir".

Non, mais franchement, connaissez-vous un autre chanteur, que dis-je un autre « penseur », qui ait pu dire ceci :

« La seule révolution possible, c'est d'essayer de s'améliorer soi-même en espérant que les autres fassent la même démarche. »

mourir pour des idées

J'ai mis ma traduction de "Mourir pour des idées" sur une feuille en Persan, en voilà le texte original pour ceux qui apprennent le français, rien que pour lire le grand George directement cela vaut la peine :

Mourir pour des idées, l’idée est excellente.
Moi, j’ai failli mourir de ne l’avoir pas eue,
Car tous ceux qui l’avaient, multitude accablante,
En hurlant à la mort me sont tombés dessus.
Ils ont su me convaincre et ma muse insolente,
Abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi
Avec un soupçon de réserve toutefois :
Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente,
D’accord, mais de mort lente.

Jugeant qu’il n’y a pas péril en la demeure,
Allons vers l’autre monde en flânant en chemin
Car, à forcer l’allure, il arrive qu’on meure
Pour des idées n’ayant plus cours le lendemain.
Or, s’il est une chose amère, désolante,
En rendant l’âme à Dieu c’est bien de constater
Qu’on a fait fausse route, qu’on s’est trompé d'idée,
Mourons pour des idées, d’accord, mais de mon lente,
D’accord, mais de mort lente.

Les saint jean bouche d’or qui prêchent le martyre,
Le plus souvent, d’ailleurs, s’attardent ici-bas.
Mourir pour des idées, c’est le cas de le dire,
C’est leur raison de vivre, ils ne s’en privent pas.
Dans presque tous les camps on en voit qui supplantent
Bientôt Mathusalem dans la longévité.
J’en conclus qu’il doivent se dire, en aparté :
“Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente,
D’accord, mais de mort lente. ”

Des idées réclamant le fameux sacrifice,
Les sectes de tout poil en offrent des séquelles,
Et la question se pose aux victimes novices :
Mourir pour des idées, c’est bien beau, mais lesquelles ?
Et comme toutes sont entre elles ressemblantes,
Quand il les voit venir, avec leur gros drapeau,
Le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau.
Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente,
D’accord, mais de mort lente.

Encor s’il suffisait de quelques hécatombes
Pour qu’enfin tout changeât, qu’enfin tout s'arrangeât !
Depuis tant de “ grands soirs ” que tant de têtes tombent,
Au paradis sur terre on y serait déjà.
Mais l'âge d’or sans cesse est remis aux calendes,
Les dieux ont toujours soif, n’en ont jamais assez,
Et c’est la mort, la mort toujours recommencée ...
Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente,
D’accord, mais de mort lente.

Ô vous, les boutefeux, ô vous, les bons apôtres,
Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas.
Mais, de grâce, morbleu ! laissez vivre les autres !
La vie est à peu près leur seul luxe ici-bas ;
Car, enfin, la Camarde est assez vigilante,
Elle n’a pas besoin qu’on lui tienne la faux.
Plus de danse macabre autour des échafauds !
Mourons pour des idées, d’accord, mais de mon lente,
D’accord, mais de mort lente.
 
mourir pour des idées
 
Allez, encore deux bijoux ! faut dire que, dans mon dictionnaire,  je voudrais "illustrer" le mot faux à l'aide de la première.
 

HISTOIRE DE FAUSSAIRE


Se découpant sur champ d'azur,
La ferme était fausse bien sûr,
Et le chaume servant de toit
Synthétique comme il se doit
Au bout d'une allée de faux buis,
On apercevait un faux puits
Du fond duquel la vérité
N'avait jamais dû remonter.

Et la maîtresse de céans
Dans un habit, ma foi, seyant
De fermière de comédie
A ma rencontre descendit,
Et mon petit bouquet, soudain,
Parut terne dans ce jardin
Près des massifs de fausses  fleurs
Offrant les plus vives couleurs.

Ayant foulé le faux gazon,
Je la suivis dans la maison
brillait sans se consumer
Un genre de feu sans fumé.
Face aux faux buffet Henri deux,
Alignés sur les rayons de
La bibliothèque en faux bois,
Faux bouquin achetés au poids.

Faux Aubusson, fausses armures,
Faux tableaux de maîtres au mur,
Fausses perles et faux bijoux
Faux grains de beauté sur les joues,
Faux ongles au bout des menottes,
Piano jouant des fausses notes
Avec des touches ne devant
Pas leur ivoire aux éléphants.

Aux lueurs des fausses chandelles
Enlevant ses fausses  dentelles
Ele a dit, mais ce n'était pas
Sûr, tu es mon premier faux pas.
Fausse vierge, fausse. pudeur,
Fausse fièvre, simulateurs,
Ces anges artificiels
Venus d'un faux septième ciel.

La seule chose un peu sincère
Dans cette histoire de faussaire
Et contre laquelle il ne faut
Pas s'inscrire en faux,
C'est mon penchant pour elle et mon
Gros point du côté du poumon
Quand amoureuse elle tomba
D'un vrai marquis de Carabas.

En l'occurrence Cupidon
Se conduisit en faux-jeton,
En véritable faux témoin,
Et nus aussi, néanmoins
Ce serait sans doute mentir
Par omission de ne pas dire
Que je leur dois quand même une heure
Authentique de vrai bonheur.
 


LES PATRIOTES


Les invalides chez nous, l'revers de leur médaille
C'est pas d'être hors d'état de suivr'les filles, cré nom de nom,
Mais de ne plus pouvoir retourner au champ de bataille.
Le rameau d'olivier n'est pas notre symbole, non !

Ce que, par-dessus tout, nos aveugles déplorent,
C'est pas d'être hors d'état de se rincer l'oeil, cré nom de nom,
Mais de ne plus pouvoir lorgner le drapeau tricolore.
La ligne bleue des Vosges sera toujours notre horizon.

Et les sourds de chez nous, s'ils sont mélancoliques,
C'est pas d'être hors d'état d'ouïr les sirènes, cré nom de nom
Mais de ne plus pouvoir entendre au défilé d'la clique,
Les .échos du tambour, de la trompette et du clairon.

Et les muets d'chez nous, c'qui les met mal à l'aise
C'est pas d'être hors d'état d'conter fleurett', cré nom de nom,
Mais de ne plus pouvoir reprendre en chœur la Marseillaise
Les chansons martiales sont les seules que nous entonnons.

Ce qui de nos manchots aigrit le caractère,
C'est pas d'être hors d'état d'pincer les fess's, cré nom de nom,
Mais de ne plus pouvoir faire le salut militaire.
Jamais un bras d'honneur ne sera notre geste, non !

Les estropiés  de chez nous, ce qui les rend patraques,
C'est pas d'être hors d'état d'courir la gueus', cré nom de nom,
Mais de ne plus pouvoir participer à une attaque.
On rêve de Rosalie,la baïonnette, pas de Ninon.

C'qui manque aux amputés de leurs bijoux d'famille,
C'est pas d'être hors d'état d'aimer leur femm', cré nom de nom
Mais de ne plus pouvoir sabrer les belles ennemies.
La colomb' de la paix, on l'apprête aux petits oignons.

Quant à nos trépassés, s'ils ont tous l'âme en peine,
C'est pas d'être hors d'état d'mourir d'amour, cré nom de nom,
Mais de ne plus pouvoir se faire occire à la prochaine.
Au monument aux morts, chacun rêve d'avoir son nom.



Paul Eluard

Ils étaient quelques-uns qui vivaient dans la nuit
En rêvant du ciel caressant
Ils étaient quelques-uns qui aimaient la forêt
Et qui croyaient au bois brûlant.

(Faire vivre, Gallimard.)



René Fallet

Connaissez-vous René Fallet ?

1er indice : ami proche de grand George Brassens. accueilli, comme lui, chez Jeanne.

2ème indice : écrivain sur les titis parisiens.

3ème indice : poète

C'est dans cette ordre chronologique que je l'ai rencontré, et il y a seulement quelques mois, j'ai découvert le 3ème indice :



"Dans le cercueil de mes deux mains
Gisent les caresses données,
Qu'en reste-t-il le lendemain
Lorsque les cloches sont sonnées,
Dites-le moi, blonde dernière?
Rien de rien sinon des flocons,
Des reflets, des mousses de bière,
Un courant d'air dans un flacon "

René Fallet : Testament, in Chromatiques (poésie, 1952-1972), aux Éditions du Mercure de France.


Victor Hugo

" Nous ne voyons jamais qu'un seul côté des choses ;
L'autre plonge en la nuit d'un mystère effrayant
L'homme subit le joug sans connaître les causes
Tout ce qu'il voit est court, inutile et fuyant. "

A Villequier, 4 septembre 1847. (Les Contemplations)
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... de la résistance ?


Les préjugés résistent.
La fausse science résiste.
La fausse autorité résiste.
La prospérité à base de fange résiste.
Le bonheur de quelques uns résiste.
Le parasitisme résiste.
La bêtise résiste.
Les opacités résistent.
Les immobilités résistent.
Les ténacités résistent.
Le Mal résiste.
Le doute résiste.
L'ironie résiste.
La pourriture résiste.
L'or et l'argent résistent.
L'oisiveté résiste.
Le contentement de ce qui est résiste.
Les ornières résistent.
Les idolâtries résistent.
Les marcheurs à reculons résistent.
Le passé résiste.
L'avenir lui-même, dans une certaine mesure, résiste.
Éclore est une fracture.
Naître est un effort.
Toute cette résistance agrégée fait bloc.
Cela doit céder,
Et aller,
Et avancer,
Et rouler,
Et courir,
Et obéir à l'impérieuse appel du but.
Les génies, la sueur au front, donnent le branle.
Pour une telle mise en mouvement,
Il faut cette poussée énorme.

Le Globe est le support.
La population est le fourmillement.
La civilisation est l'Ordre,
Ordre profond.
Contesté, troublé par tous ces pseudonymes :
Théocratie, aristocratie, droit divin,
Qui ne sont pas autres choses que les formes même du désordre.
En civilisation, la conception se nomme Utopie,
Et l'accouchement : découverte.
La civilisation :
Vaste surface de travail,
Profond laboratoire de toutes les formes sociales combinées,
Est comme une seconde création.
Où les esprits,
Visibles dans les poètes et les philosophes.
Vont et viennent.
Travaillant.
La pensée est véhicule.

Faire une révolution,
Ce n'est pas tout.
Il faut la propager.
L'étendre.
La répandre.
La débiter.
La détailler.
La multiplier.
La rendre volatile et respirable.
S'époumoner dessus.
Il est nécessaire qu'elle passe la frontière.
Le moment est venu de la rouler sur toutes les têtes.
Il s'agit de la transférer d'une zone à l'autre.
Le transport d'un orage est quelques fois utile.
Les éléments remplissent de ces devoirs là.
Les grands hommes aussi.
Et voilà pourquoi ils sont les grands hommes."7

Il va, ce glorieux navire



Où va-t-il, ce navire ? Il va, de jour vêtu,
A l'avenir divin et pur, à la vertu,
        A la science qu'on voit luire,
A la mort des fléaux, à l' oubli généreux,
A l'abondance, au calme, au rire, à l'homme heureux !
        Il va, ce glorieux navire,
Au droit, à la raison, à la fraternité,
A la religieuse et sainte vérité.
...
Il porte l'homme à l'homme, et l'esprit à l'esprit.
Il civilise. ô gloire! Il ruine, il flétrit
        Tout l'affreux passé qui s'effare ;
Il abolit la loi de fer, la loi de sang,
Les glaives, les carcans, l'esclavage, en passant
        Dans les cieux comme une fanfare.
...
Ce navire là-haut conclut le grand hymen.
Il mêle presque à Dieu l'âme du genre humain.
        Il voit l'insondable, il y touche ;
Il est le vaste élan du progrès vers le ciel ;
Il est l'entrée altière et sainte du réel
        Dans l'antique idéal farouche.

Victor Hugo (1802-1885), extrait de "Plein ciel" dans La Légende des siècles

Avez-vous lu Victor Hugo ?

Voici le titre d'un livre d'Aragon (Éditions Messidor/Temps Actuels, Paris 1985), acheté il y a quelques années, et que je viens de terminer. Il est presque évident que Aragon y reconnaît son père spirituel. Le but d'Aragon est de nous inviter à lire tout Victor Hugo. Qu'il me pardonne mai je lis en 4 langues, et pour l'instant, je me limite à son livre, ! Il se pourrait que cette lecture vous donne envie de lire ce livre, à défaut de vous inciter à vous attaquer à tout l'œuvre de Hugo.

Hugo est terriblement actuel. Et si quelqu'un vous demande pourquoi ? Chantez-lui ceci :

Idolâtre du dieu dollar, fou qui palpite,
Non plus pour un soleil, mais pour une pépite,
Qui se dit libre, et montre au monde épouvanté
L'esclavage étonné servant la liberté !


un florilège, cueilli dans les fleurs choisi par Aragon

Dépêchons-nous, pillons, régnons vite. -- Mais quoi !
Le pape nous bénit ; czar, sultan, duc et roi8
Levez-vous ! foudroyez et la horde et le maître !
Vous avez Dieu pour vous et contre vous le prêtre ; 9

Il avait la fierté massive que l'on a
Lorsqu'on est orgueilleux de tout ce qu'on ignore 10
Alors, brigand, je vins ; je m'écriai : Pourquoi
Ceux-ci toujours devant, ceux-là toujours derrière ?
Et sur l'Académie, aïeule et douairière,
Cachant sous ses jupons les tropes effarés,
Et sur les bataillons d'alexandrins carrés,
Je fis souffler un vent révolutionnaire.

Je mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire.
Plus de mot sénateur ! plus de mot roturier !
Je fis une tempête au fond de l'encrier 11
J'ai pensé. J'ai rêvé près des flots, dans les herbes,
Et les premiers courroux des mes odes imberbes,
Sont d'eux-mêmes en marchant tombés derrière moi.
La nature devint ma joie et mon effroi ;
...
Hélas ! J'ai vu la nuit reine, et, de fers chargée,
Christ, Socrate, Jean Huss, Colomb ; les préjugés
Sont pareils aux buissons que dans la solitude
On brise pour passer ; toute la multitude
...
Les Révolutions, qui viennent tout venger,
Font un bien éternel dans leur mal passager.
Les Révolutions ne sont que la formule
De l'horreur qui pendant vingt règnes s'accumule.
...
Voilà ce que m'apprit l'histoire. Oui, c'est cruel,
Ma raison a tué mon royalisme en duel.
...
J'allais criant : Science ! écriture ! parole !
Je voulais résorber le bagne par l'école ;
...
Le passé ne veut pas s'en aller. Il revient
Sans cesse sur ses pas, reveut, reprend, retient,
...
Tant pis ! Prenez-vous-en à l'aube et non à la prunelle.
C'est la faute au soleil et non à la prunelles
...
J'ai devant moi le jour et j'ai la nuit derrière ;
Et cela me suffit ; je brise la barrière.12
L'été luit, les fleurs sont écloses,
Les seins blancs ont des pointes roses,
...
Monter ne sert qu'à redescendre ;
Tout est flamme, puis tout est cendre ; 13
Je défends l'égaré, le faible, et cette foule
Qui, n'ayant jamais eu de point d'appui s'écroule
...
Je suis de la nuée et de la cendre. On passe.
Personne ne va plus penser à moi. L'espace !
...
Flux, reflux. La souffrance et la haine sont sœurs.
Les opprimés refont plus tard des oppresseurs. 14
Le rayon sans pitié prend l'ombre et la dévore ...-
O juges, vous jugez les crimes de l'aurore. 15

        LE VIEUX MONDE

...
Les vieilles lois, les vieux obstacles, les vieux freins,
Ignorance, misère et néant, souterrains
Où meurt le fol espoir, bagnes profonds de l'âme,
L'ancienne autorité de l'homme sur la femme,
Le grand banquet, muré pour les déshérités,
Les superstitions et les fatalités,
N'y touche pas, va-t-en ; ce sont les choses saintes.
Redescends, et tais-toi ! j'ai construit ces enceintes
Autour du genre humain et j'ai bâti ces tours.
Mais tu rugis toujours ! mais tu montes toujours !
Tout s'en va pêle-mêle à ton choc frénétique.
Voici le vieux missel, voici le code antique.
L'échafaud dans un pli de ta vague a passé.
Ne touche pas à roi ! ciel ! il est renversé.
Et ces hommes sacrés ! je les vois disparaître.
Arrête ! c'est le juge. Arrête ! c'est le prêtre.
Dieu t'a dit : Ne va pas plus loin, ô flot amer !
Mais quoi ! tu m'engloutis ! au secours, Dieu ! la mer
Désobéit ! la mer envahit mon refuge !
                LE FLOT
Tu me crois la marée et je suis le déluge. 16



Idolâtre du dieu dollar, fou qui palpite,
Non plus pour un soleil, mais pour une pépite,
Qui se dit libre, et montre au monde épouvanté
L'esclavage étonné servant la liberté !
...
Cette vieille nature âpre, hautaine, intègre,
D'âmes cherchant de l'or, de chiens chassant au nègre,
Quant à l'homme lion succède l'homme ver,
Et quand le tomahawk fait place au revolver ! 17




Antonio Machado



Todo pasa y todo queda, /Pero lo nuestro es pasar, /Pasar haciendo caminos, /Caminos sobre la mar.
" Tout vient et tout reste /Mais notre destin est de passer, /De passer en traçant des chemins, /Des chemins sur la mer."



George Moustaki

Il a fallu qu'un jour j'écrive quelque chose sur lui. Avant tout, c'est sa manière d'être qui me plaît : sa philosophie générale, j'allais dire généreuse, de la vie. Je me suis trouvé presque nez à nez avec lui à plusieurs reprises, et je n'ai pas osé lui adresser la moindre parole. Je m'en veux terriblement. Mais je ne me désespère pas : un jour je lui parlerai pour lui exprimer mon respect pour sa simplicité, sa nonchalance et sa délicieuse paresse. Peut-être même qu'il m'aidera dans le travail que j'ai entrepris ! On vit de l'espoir !

Voici, grâce à son site officiel, les paroles d'une chanson qui me ravit chaque fois :

Sans la nommer

Je voudrais, sans la nommer,
Vous parler d'elle
Comme d'une bien-aimée,
D'une infidèle,
Une fille bien vivante
Qui se réveille
A des lendemains qui chantent
Sous le soleil.

Refrain
C'est elle que l'on matraque,
Que l'on poursuit que l'on traque.
C'est elle qui se soulève,
Qui souffre et se met en grève.
C'est elle qu'on emprisonne,
Qu'on trahit qu'on abandonne,
Qui nous donne envie de vivre,
Qui donne envie de la suivre
Jusqu'au bout, jusqu'au bout.

Je voudrais, sans la nommer,
Lui rendre hommage,
Jolie fleur du mois de mai
Ou fruit sauvage,
Une plante bien plantée
Sur ses deux jambes
Et qui trame en liberté
Ou bon lui semble.

Refrain

Je voudrais, sans la nommer,
Vous parler d'elle.
Bien-aimée ou mal aimée,
Elle est fidèle
Et si vous voulez
Que je vous la présente,
On l'appelle
REVOLUTION PERMANENTE.

Refrain


Et le prince à la barbe d'argent de conclure : " Pour moi, la révolution permanente, c'est être constamment en état de remise en question, revitaliser nos pensées et nos désirs. "

Assurément il est des nôtres !

Voir aussi son entretien, fin 2002, avec l'Huma, Tout Georges ou presque, où il parle de George Amado et du Brésil (entre autres), et son poème "Je suis un autre". En essayant de la chanter avec sa voix, ma voix ne s'est jamais arretée de trembler, et mes larmes de tomber. Merci Joseph/George pour tant d'émotion !


Georges Moustaki, pâtre de l'île Saint-Louis, entretien avec LE MONDE | 12.12.03




Charles Trenet

Que reste-t-il de nos amours ?

(Paroles et musique de Charles Trenet)

Ce soir le vent qui frappe à ma porte
Me parle des amours mortes
Devant le feu qui s'éteint
Ce soir c'est une chanson d'automne
Dans la maison qui frissonne
Et je pense aux jours lointains
(Refrain)
Que reste-t-il de nos amours
Que reste-t-il de ces beaux jours
Une photo vieille photo de ma jeunesse
Que reste-t-il des billets doux
Des mois d'avril des rendez-vous
Bonheur fané cheveux au vent
Baisers volés
Rêves mouvants
Que reste-t-il de tout cela
Dites-le moi
Un petit village
Un vieux clocher
Un paysage
Si bien caché
Et dans un nuage
Le cher visage
De mon passé
Les mots les mots tendres qu'on murmure
Les caresses les plus pures
Les serments au fond des bois
Les fleurs qu'on retrouve dans un livre
Dont le parfum vous enivre
Se sont envolés pourquoi ?
(Refrain)
Éditions Salabert, 1942.

L'âme des poètes

(Longtemps, longtemps, longtemps)
(Paroles et musique de Charles Trenet)
Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues
La foule les chante un peu distraite
En ignorant le nom de l'auteur
Sans savoir pour qui battait leur cour
Parfois on change un mot, une phrase
Et quand on est à court d'idées
On fait la la la la la la
La la la la la
Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leurs chansons courent encore dans les rues
Un jour, peut-être, bien après moi
Un jour on chantera
Cet air pour bercer un chagrin
Ou quelque heureux destin
Fera-t-il vivre un vieux mendiant
Ou dormir un enfant
Tournera-t-il au bord de l'eau
Au printemps sur un phono

Longtemps, longtemps, longtemps
Après que les poètes ont disparu
Leur âme légère et leurs chansons
Qui rendent gais, qui rendent tristes
Filles et garçons,
Bourgeois, artistes
Ou vagabonds.

Éditions Raoul Breton, 1951.



Jacques Prévert



" Il y a de grandes flaques de sang sur le monde / Où s'en va-t-il tout ce sang répandu / Est-ce la terre qui le boit et qui se saoule / Drôle de soûlographie alors / Si sage... si monotone... "
" Dans les manèges du mensonge / Le cheval rouge de ton sourire / Tourne / Et je suis là debout planté / Avec le triste fouet de la réalité / Et je n'ai rien à dire / Ton sourire est aussi vrai / Que mes quatre vérités. "

Paroles


François Rabelais

Celui-ci est un digne enfant de Grand Omar : scientifique comme lui, et quelqu'un qui a trouvé le vrai sens de la vie !

" Saulter, danser, faire des tours,
" Et boire vin blanc et vermeil :
" Et ne rien faire tous les jours
" Que compter escuts au soleil ".

1à comparer avec "Tu n'es pas moins qu'une particule ! Ne t'avilis point ! Aime !"

Lui-même en était conscient quand il disait :

"Firmament de métamorphoses
Où la raison se dépayse
La lumière se décompose
Omar Khayyâm Saadi Hafiz
Ô constellation des roses"

Prologue, Les poètes

2Transcription de la lecture d'Antoine Vitez en 1983 à partir de l'émission de France Culture

3Depuis, Le Monde les a rendus payants. ah! Si je savais que « Le Monde » allait les rendre payants!!

4Si vous me demandez où par dieu, je vous répondrai dans "les imbéciles qui sont né quelque part" ou " l'age ne fait rien à l'affaire (quand on est con, on est con !)".

5Que le meître me le pardonne : j'essaye de faire mieux que lui, comment, en passant ma vie en vacances !

6Le temps nous manque, parmi les multiples choses commencées, voici le début des remarques sur le travail de Nicolas Six (http://brassenspolitique.free.fr/)


Votre travail est bien plus utile que tant de thèse et mémoire.

Au fur et à mesure de sa lecture, je note mes remarques, et mes critiques :

introduction :

ou encore Mourir pour les idées - qui incite à l'immobilité politique: "Mourir pour les idées, d'accord, mais de mort lente".

Énorme erreur que de prendre un pamphlet contre "Mourir pour les idées" pour une incitation à "l'immobilité politique" !

chapitre 1 :

faute de frappe ici  ?  Plutôt 4 que 2 :

puisque lorsque l'on est plus de deux, on est "une bande de cons"


Comment une revue tire plus qu'à 4700 exemplaires, et se vend à 27000 exemplaires ??

Le libertaire se vend lui aussi de moins en moins : il ne tire plus qu'à 4700 exemplaires, et se vend à 27000 exemplaires.


7La ponctuation, et le titre sont tout ) fait personnels, puisque ceci est une retranscription à partir de l'émission Le cercle des médiologues
diffusée le dimanche 27 janvier 2002, sur la France culture.

8O Robert, un conseil, Jersey, 1853, p. 130

9A ceux qui dorment, Jersey, 1853, p. 143

10Les trois chevaux, p. 147. Ceci me pleît particulièrement à moi qui ai écrit quelques parts : « con et fier de l'être » est un pléonasme !

11Réponse à une acte d'accusation, Paris, janvier 1834, p. 165

12Des extraits de « Réponse à un marquis, s'inquiétant de son évolution », "depuis ces beaux jours de son adolescence monarchique", 1846, PP. 171-183

13La chanson des doreurs de proues,p. 197

14A ceux qu'on foule aux pieds, pp 238-242

15Le procès à la révolution, p. 246

16Dans l'ombre, p. 247

17La civilisation, p. 314