Dernière
mise à jour :
En l'attendant, je parle de sa poésie !, dans la collection de la Pléiade (prévu pour 2004), Écoutez-le chez, Ferré, Ferrat, Brassens, Hélène Martin, et qui sais-je encore !
Voici un extrait bouleversant de cet enfant de Grands Khayyam et Hâfez1 :
... Je sais maintenant pourquoi je suis né ... On racontera mon histoire un jour et ses mille péripéties ... Tout ce que j'ai dit, tout ce que j'ai fait, ce que j'ai paru être Feuillage feuillage, qui meurt et ne laisse à l'arbre que le geste nu de ses bras ... Tout homme a le destin de l'étincelle Tout homme n'est qu'une éphémère Et que suis-je de plus que tout homme ? Mon orgueil est d'avoir aimé Rien d'autre ! ... Je ne suis qu'un peu de vin renversé Mais le vin témoigne de l'ivresse au petit matin blême Rien d'autre ! J'étais né pour ces mots que j'ai dit : Mon amour !2Et encore 2 petits exemples pour vous mettre de l'eau à la bouche :
" Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire J'ai vu tous les soleils y venir se mirer S'y jeter à mourir tous les désespérés Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire. "(pour la suite, voir http://www.franceweb.fr/poesie/aryeux.htm)
-----------------------------------------------------
Rien n’est précaire comme vivre Rien comme être n’est passager C’est un peu fondre pour le givre Et pour le vent être léger J’arrive où je suis étrangerEnfer V dans "Le voyage de Hollande et autres poèmes", Mise en musique et Chanté par Jean Ferrat
-----------------------------------------------------
" La souffrance enfante les songes Comme une ruche ses abeilles L'homme crie où son fer le ronge Et sa plaie engendre un soleil Plus beau que les anciens mensonges. "-----------------------------------------------------
Et en voilà 2 que je connais depuis des années grâce à (Grand) Léo Ferr
Tandis que des millions de femmes n'ont jamais reçu même un billet doux, en voilà une qui en a eu des centaines, et de quel calibre !!
Décidément, nous vivons dann un Monde injuste !
Suffit-il donc que
tu paraisses
De l’air que te
fait rattachant
Tes cheveux ce
geste touchant
Que je renaisse et
reconnaisse
Un monde habité par
le chant
Elsa mon amour ma
jeunesse
O forte et douce comme un vin Pareille au soleil des fenêtres Tu me rends la caresse d’être Tu me rends la soif et la faim De vivre encore et de connaître Notre histoire jusqu’à la fin C’est miracle que d’être ensemble Que la lumière sur ta joue Qu’autour de toi le vent se joue Toujours si je te vois je tremble Comme à son premier rendez-vous Un jeune homme qui me ressemble Pour la première fois ta bouche Pour la première fois ta voix D’une aile h la cime des bois L’arbre frémit jusqu’à la souche C’est toujours la première fois Quand ta robe en passant me touche Ma vie en vérité commence Le jour où je t’ai rencontrée Toi dont les bras ont su barrer Sa route atroce à ma démence Et qui m’as montré la contrée Que la bonté seule ensemence Tu vins au cœur du désarroi Pour chasser les mauvaises fièvres Et j’ai flambé comme un genièvre A la Noël entre tes doigts Je suis né vraiment de ta lèvre Ma vie est à partir de toi |
A voir un jeune chien courir
Les oiseaux parapher le ciel
Le vent friser le lavoir bleu
Les enfants jouer dans le jour
A
sentir fraîchir la soirée
Entendre le chant d'une porte
Respirer les lilas dans l'ombre
Flâner dans les rues printanières
Rien moins que rien pourtant la vie
Rien moins que rien Juste on respire
Est-ce un souffle une ombre un plaisir
Je puis marcher je puis m'asseoir
La pierre est fraîche la main tiède
Tant de choses belles qu'on touche
Le pain l'eau la couleur des fruits
Là-bas les anneaux des fumées
Un train qui passe et crie au loin
Rien moins que rien pourtant la vie
A doucement perdre le temps
Suivre un bras nu dans la lumière
Entrer sortir dormir aimer
Aller devant soi sous les arbres
Mille
choses douces sans nom
Qu'on fait plus qu'on ne les remarque
Mille nuances d'être humaines
A demi-songe à demi-joie
Rien moins que rien pourtant la vie
Celui qui le veut qu'il s'enivre
De la
noirceur et du poison
Mais
le soleil sur ta figure
Est plus fort que l'ombre qu'il fait
Et qu'irais-je chercher des rimes
A ce bonheur pur comme l' air
Un sourire est assez pour dire
La musique de l'être humain
Rien moins que rien
pourtant la vie
LE VOYAGE DE HOLLANDE, 1965 Chapitre Chants perdus Extrait de « A voir un jeune chien courir » |
" le Possédé ", les Fleurs du Mal, le Livre de poche.
Que voulez-vous que je vous dise de Grand George ? Qu'il m'a
grand ouvert les portes à la poésie française ?
L'ennui c'est que cela n'est pas tout ! Il m'a appris de "laver"
mes yeux : pour voir la vie autrement. C'est peu que ma
petite étude historique (en persan), sur le mouvement
social des Hédonistes au nord de l'Iran (il y a plus de 10
siècles ! je ne parle pas de maintenant), lui soit dédiée.
Si vous ne le connaissez pas encore, et vivant en France, c'est fort probable que vous ne le méritez pas !! Sinon courez-y, chez votre marchand de disques, mieux vaut acheter le coffret complet, vue que "Tout est bon chez lui, il n'y a rien à jeter !"
Bien sûr qu'il était des nôtres : un hédoniste terrien, fils spirituel de François Villon, lui même fils de Khayyâm !
Il y a des gens qui ne demandent qu'à vivre, tout simplement. Ils ne comprennent jamais les « autres », ceux qui veulent dominer. Brassens était un archétype de ces êtres, simple et authentique. Il a arrosé tout le monde de sa bonté et de sa générosité. Quoi de plus normal que de vouloir partager ce que nous avons reçu de lui. Nous sommes des milliers à propager son oeuvre.
Entre Toulouse, déplacement professionnel, et Montpellier, déplacement jouissif, le mal que j'ai eu de trouver sa tombe dans le "cimetière marin" de Sète ! J'étais obligé de m'y prendre à deux fois. L'anonymat de sa tombe lui ressemble tellement : naturellement modeste.
Voir aussi ces 2 superbes articles
du Monde3,
et ce que l'AFP
a écrit le 29 octobre 2001 :
"S'il y a un homme du vingt et unième
siècle, un peu plus heureux, un peu plus libre que nous,
Brassens aura grandement contribué à en préparer
la venue ."
-
Alphonse Bonnafé - 1963 -
Voici le vingt et unième siècle, et cet homme "un
peu plus libre", c'est peut-être vous ou moi ?
Vous
? Je ne sais pas. Mais en ce qui me concerne, sans doute je suis un
peu plus libre et je me sens un peu plus léger grâce à
lui.
En 81, je le connaissais assez bien, faut dire Monsieur que
j'ai appris le français avec ses chansons, comme celles de Brel, Maxime
Leforestier, George Moustaki, etc. . Et aujourd'hui même,
je ne peux rêver de meilleurs professeurs ! Je me souviens de la
"Une" de Libé (Brassens casse sa pipe) à
l'occasion da sa mort. (et voici, des années après, en ce fin de 2003,
que je tombe sur l'hommage de
Gabriel Garcia Marquez après sa mort.)
Mais il a continué mon éducation, même après
sa mort ; il y a quelques années, il m'a appris qu'il n'y a
pas de limite à la démagogie (et j'aime
particulièrement la réalité qui dépasse
toute imagination !). Comment ?
C'était quand j'ai appris
que Le Pen s'est rendu sur sa tombe. Il est vrai que le grand George
avait quelques peu parlé de lui4.
Mais quand-même ! Est-ce une raison de se rendre sur sa tombe
!! C'est là que l'on voit la différence entre les
grands et les insignifiants : imaginez-vous un seul instant que même
le chat de Brassens daigne aller, même pour pisser pardi!, sur
la tombe de Le Pen ?
Assurément lui, qui demandait
"pourquoi ça vous dérange que je vive un peu ?"
, ne savait pas que même son cadavre dérangerait plus
d'un dérangé.
Voilà, c'était juste
pour vous dire que cela fait 20 ans qu'il "passe sa mort en
vacances"5,
et que "le feu qu'il a allumé dans mon cœur brûle
encore". Une partie des sites qui lui sont consacrés est
mentionné dans les liens.
Ce grand bonhomme a tant de choses à nous apprendre6
; précisément parce qu'il pensait n'avoir rien à
nous enseigner ! Il est à
prendre au sérieux, justement parce qu'il ne se prenait
pas au sérieux, avouant son incompréhension et
étonnement devant les thèses consacrées à
"son oeuvre". Il est une leçon pour celui qui veut
chercher sa propre voie dans la vie, et une fois trouvé, il la
suit avec acharnement, n'ayant cure de ce que les autres peuvent
penser (juger "convenable").
En écrivant ces
quelques lignes, je respecte ma 2ème règle d'éthique
: " rends le plaisir que l'on t'a donné, cela augmentera
ton propre plaisir".
Non, mais franchement, connaissez-vous un autre chanteur, que dis-je un autre « penseur », qui ait pu dire ceci :
« La seule révolution possible, c'est d'essayer de s'améliorer soi-même en espérant que les autres fassent la même démarche. »
J'ai mis ma traduction de "Mourir pour des idées" sur une feuille en Persan, en voilà le texte original pour ceux qui apprennent le français, rien que pour lire le grand George directement cela vaut la peine :
Mourir pour des idées, l’idée est excellente. Moi, j’ai failli mourir de ne l’avoir pas eue, Car tous ceux qui l’avaient, multitude accablante, En hurlant à la mort me sont tombés dessus. Ils ont su me convaincre et ma muse insolente, Abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi Avec un soupçon de réserve toutefois : Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente, D’accord, mais de mort lente.(Faire vivre, Gallimard.)
Connaissez-vous René Fallet ?
1er indice : ami proche de grand George Brassens. accueilli, comme lui, chez Jeanne.
2ème indice : écrivain sur les titis parisiens.
3ème indice : poète
C'est dans cette ordre chronologique que je l'ai rencontré, et il y a seulement quelques mois, j'ai découvert le 3ème indice :
René Fallet : Testament, in Chromatiques (poésie, 1952-1972), aux Éditions du Mercure de France.
Victor Hugo (1802-1885), extrait de "Plein ciel" dans La Légende des siècles
Voici le titre d'un livre d'Aragon (Éditions Messidor/Temps Actuels, Paris 1985), acheté il y a quelques années, et que je viens de terminer. Il est presque évident que Aragon y reconnaît son père spirituel. Le but d'Aragon est de nous inviter à lire tout Victor Hugo. Qu'il me pardonne mai je lis en 4 langues, et pour l'instant, je me limite à son livre, ! Il se pourrait que cette lecture vous donne envie de lire ce livre, à défaut de vous inciter à vous attaquer à tout l'œuvre de Hugo.
Hugo est terriblement actuel. Et si quelqu'un vous demande pourquoi ? Chantez-lui ceci :
Idolâtre du dieu dollar, fou qui palpite, Non plus pour un soleil, mais pour une pépite, Qui se dit libre, et montre au monde épouvanté L'esclavage étonné servant la liberté !
Il a fallu qu'un jour j'écrive quelque chose sur lui. Avant tout, c'est sa manière d'être qui me plaît : sa philosophie générale, j'allais dire généreuse, de la vie. Je me suis trouvé presque nez à nez avec lui à plusieurs reprises, et je n'ai pas osé lui adresser la moindre parole. Je m'en veux terriblement. Mais je ne me désespère pas : un jour je lui parlerai pour lui exprimer mon respect pour sa simplicité, sa nonchalance et sa délicieuse paresse. Peut-être même qu'il m'aidera dans le travail que j'ai entrepris ! On vit de l'espoir !
Voici, grâce à son site officiel, les paroles d'une chanson qui me ravit chaque fois :
Et le prince à la barbe d'argent de conclure : " Pour moi, la révolution permanente, c'est être constamment en état de remise en question, revitaliser nos pensées et nos désirs. "
Voir aussi son entretien, fin 2002, avec l'Huma, Tout Georges ou presque, où il parle de George Amado et du Brésil (entre autres), et son poème "Je suis un autre". En essayant de la chanter avec sa voix, ma voix ne s'est jamais arretée de trembler, et mes larmes de tomber. Merci Joseph/George pour tant d'émotion !
Georges Moustaki, pâtre de l'île Saint-Louis, entretien avec LE MONDE | 12.12.03 |
(Paroles et musique de Charles Trenet)
Ce soir le vent qui frappe à ma porte Me parle des amours mortes Devant le feu qui s'éteint Ce soir c'est une chanson d'automne Dans la maison qui frissonne Et je pense aux jours lointains (Refrain) Que reste-t-il de nos amours Que reste-t-il de ces beaux jours Une photo vieille photo de ma jeunesse Que reste-t-il des billets doux Des mois d'avril des rendez-vous Bonheur fané cheveux au vent Baisers volés Rêves mouvants Que reste-t-il de tout cela Dites-le moi Un petit village Un vieux clocher Un paysage Si bien caché Et dans un nuage Le cher visage De mon passé Les mots les mots tendres qu'on murmure Les caresses les plus pures Les serments au fond des bois Les fleurs qu'on retrouve dans un livre Dont le parfum vous enivre Se sont envolés pourquoi ? (Refrain) Éditions Salabert, 1942.Éditions Raoul Breton, 1951.
Paroles
Celui-ci est un digne enfant de Grand Omar : scientifique comme lui, et quelqu'un qui a trouvé le vrai sens de la vie !
" Saulter, danser, faire des tours, " Et boire vin blanc et vermeil : " Et ne rien faire tous les jours " Que compter escuts au soleil ".1à comparer avec "Tu n'es pas moins qu'une particule ! Ne t'avilis point ! Aime !"
Lui-même en était conscient quand il disait :
"Firmament de métamorphoses
Où la raison se dépayse
La lumière se décompose
Omar Khayyâm Saadi Hafiz
Ô constellation des roses"
Prologue, Les poètes
2Transcription de la lecture d'Antoine Vitez en 1983 à partir de l'émission de France Culture
3Depuis, Le Monde les a rendus payants. ah! Si je savais que « Le Monde » allait les rendre payants!!
4Si vous me demandez où par dieu, je vous répondrai dans "les imbéciles qui sont né quelque part" ou " l'age ne fait rien à l'affaire (quand on est con, on est con !)".
5Que le meître me le pardonne : j'essaye de faire mieux que lui, comment, en passant ma vie en vacances !
6Le temps nous manque, parmi les multiples choses commencées, voici le début des remarques sur le travail de Nicolas Six (http://brassenspolitique.free.fr/)
Votre travail est bien plus utile que tant de thèse et mémoire.
Au fur et à mesure de sa lecture, je note mes remarques, et mes critiques :
introduction :
ou encore Mourir pour les idées - qui incite à l'immobilité politique: "Mourir pour les idées, d'accord, mais de mort lente".
Énorme erreur que de prendre un pamphlet contre "Mourir pour les idées" pour une incitation à "l'immobilité politique" !
chapitre 1 :
faute de frappe ici ? Plutôt 4 que 2 :
puisque lorsque l'on est plus de deux, on est "une bande de cons"
Comment une revue tire plus qu'à 4700 exemplaires, et se vend à 27000 exemplaires ??
Le libertaire se vend lui aussi de moins en moins : il ne tire plus qu'à 4700 exemplaires, et se vend à 27000 exemplaires.
7La
ponctuation, et le titre sont tout ) fait personnels, puisque ceci est
une retranscription à partir de l'émission Le cercle des médiologues
diffusée le dimanche 27 janvier 2002, sur la France culture.
8O Robert, un conseil, Jersey, 1853, p. 130
9A ceux qui dorment, Jersey, 1853, p. 143
10Les trois chevaux, p. 147. Ceci me pleît particulièrement à moi qui ai écrit quelques parts : « con et fier de l'être » est un pléonasme !
11Réponse à une acte d'accusation, Paris, janvier 1834, p. 165
12Des extraits de « Réponse à un marquis, s'inquiétant de son évolution », "depuis ces beaux jours de son adolescence monarchique", 1846, PP. 171-183
13La chanson des doreurs de proues,p. 197
14A ceux qu'on foule aux pieds, pp 238-242
15Le procès à la révolution, p. 246
16Dans l'ombre, p. 247
17La civilisation, p. 314