Dernière Mise à jour : 22/07/06

Aragon, Les Poètes

Ce n'est pas un secret pour les sages que les plaisirs les plus authentiques sont gratuits (ou presque) et souvent à la portée de tous¹. Il faut seulement assurer le minimum vital, le RME²(santé, nourriture et un logis) pour tous, et ensuite vogue le navire. A chacun de nous, la liberté de nous instruire et nous épanouir.

Un bon exemple qui me vient à l'esprit pour étayer mes propos c'est rouler à vélo. Je parle du plaisir de rouler, à son rythme, nez au vent, et de sentir l'air caressant sa peau ; juste le contraire de compétition (pour gagner quoi au juste?). C'est bien dans ces conditions là que nous comprenons que dans la vie, c'est (la manière de parcourir) le chemin qui compte, et non le but (souvent illusoire) !

L'obligation de gagner est l'ennemie du plaisir de jouer.

Rouler à vélo peut vous fournir d'autres leçons philosophiques. La citation en exergue de cette page en est un exemple.

Tandis que prendre son auto est simplement un moyen, de nos jours souvent désagréable, d'arriver à un but, destination, rouler à vélo peut devenir un but en soi ! Et quel plaisir de constater que l'on est arrivé à la destination ; un bon exemple de joindre l'utile à l'agréable.

J'avais 13 ou 14 ans, quand j'ai compris, qu'à plus d'un titre, vivre ressemble à faire du vélo :

Après chaque montée il y aura forcément une descente, et vice versa ! Cela m'a permis de relativiser les bons (et les mauvais) évènements de ma vie ! Et les rares moments où la route nous semble (faux!) plat représentent les instants de notre vie où tout roule pour le mieux (comme sur les roulettes). L'art de bien-vivre consiste à reconnaître précisément ces instants et à en profiter à maximum.

Avez-vous remarqué que les seuls moments que vous ne sentez pas le vent sont les moments que vous l'avez dans le dos ?! Pourquoi l'être humain ressent beaucoup mieux les adversités que les conditions favorables ?

Quand les conditions sont propices (sur une bonne piste cyclable bien séparée où sur une petite route de campagne), quel plaisir de lâcher la bride à ses pensées et à son imagination ; rêvasser tout en s'imprégnant de la nature ; contempler les paysages avec tous ses sens. Le mouvement régulier de pédalage nous fait vagabonder l'esprit, et tant mieux !

Combien de fois, en allant au travail, j'ai tourné, retourné et détourné les quatrains de Khayyâm pour trouver une traduction plus satisfaisante ? Quelle déception que de constater la fin de la coulée verte !

Le vélo nous rappelle que les plus pur plaisirs de la vie sont souvent à la portée de nos mains. Seulement il faut être en bonne disposition pour les voir et agir en conséquence. Les africains distinguent entre le « poulet cadavre » et le « poulet bicyclette »³ . Libre à chacun de choisir !

Et la vie devient plus facile en s'entraidant (en se mettant dans le vent des autres).

Je ne suis pas le seul à penser que le bonheur peut se trouver au bout du guidon ou pedal4peace. Il y a quelques jours, j'ai appris qu'un des fondateurs du groupe "Accor" s'est « payé » 7 mois de vacances pour parcourir des milliers de kilomètres à vélo. A 68 ans, il a peut-être compris que les milliards ramassés (dans quelles conditions ?) ne valent pas une virée à vélo ! Alors n'attendez pas d'atteindre 68 ans (où si vous l'avez déjà atteint : d'avoir des millions !) pour vous régaler des ballades à vélo, pour ceux habitants en Ile-de-France, voir Les pistes cyclables à Paris

profitez-en, même si un "vélo d'amour" n'est pas encore à votre portée !

Voici une lutte pour le moins insolite : entre le compteur de mon vélo et le compteur de nombre de visiteurs de ce site. Au démarrage de ce dernier, le compteur kilométrique n'était pas loin de 6000 km. Je vous le donne de temps en temps.

Il s'agit d'équilibrer ma vie : plus je travaille sur le site, et plus j'aurai de visiteurs ; ceci me rappellera qu'il ne faut pas négliger ma mouture !

On peut le voir autrement : avec une avance de 6000, je suis curieux de savoir quand est-ce que vous, chers visiteurs, allez me rattraper sur mon vélo !

Ca y est ! Aujourd'hui, le 5 mars 2002, je jette l'éponge. Si besoin en était, il est prouvé que je suis meilleur intellectuel que sportif, encore que le sport est la dernière chose à laquelle je pense sur mon vélo. Faut dire que depuis hier, le compteur de ce site s'est emballé, passant de 7800 à 9300, pour les nouveaux visiteurs. Mon article en persan, sur mes souvenirs de ma rencontre avec Khomeyni à NAUPHLE-LE-CHATEAU, a fait exploser mon compteur intellectuelo-physique. Et dire que j'espérais arriver à 10000 en premier sur mon vélo ! Mon côté sportif" n'a qu'aller se rhabiller (pour pédaler).

Les mois d'hivers ont eu raison de moi, mais le printemps, et le nouvel an iranien, s'approche, et je serai bien déçu si le compteur de mon vélo ne soit pas capable de montrer jusqu'aux 99999 kilomètres (s'il retombe à zéro après 9999) !

Voici qu'en octobre 2002, et pour la 2ème fois, on m'a piqué mon compteur ! Mais cette fois-ci, suivant l'adage "quand on aime, on ne compte pas !", j'ai décidé de ne plus acheter de compteur. Déjà que cadenasser mon vélo me pèse à chaque fois !