Cartier-Bresson, le photographe décisif

ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 27.04.03

La Bibliothèque nationale de France, à Paris, organise du 30 avril au 27 juillet une rétrospective de ce grand artiste du XXe siècle. Dans un entretien au « Monde », ce jeune homme de 95 ans, « toujours prêt à déguerpir », retrace son aventureuse carrière et livre ses conceptions esthétiques

ASSIS dans son salon, Henri Cartier-Bresson a devant lui un verre de blanc et un carnet de dessins. L'oeil est toujours bleu lumineux, le foulard rouge est noué autour du cou. La fenêtre surplombe un jardin des Tuileries éblouissant. Comment va ce jeune homme de 95 ans ? « 13/8 ! », répond-il d'une voix forte. Tension impeccable. Un des grands photographes et artistes du XXe siècle, l'inventeur de « l'instant décisif », mariage stupéfiant de géométrie maîtrisée et de vie débordante, est à découvrir dans une rétrospective fleuve à la Bibliothèque François-Mitterrand et dans un livre épais, sous le titre De qui s'agit-il ?.

Nous l'avons rencontré un jour de manifestation contre la guerre en Irak. Il qualifiait l'Amérique de Bush de noms d'oiseaux. Ça l'a démangé d'attraper son Leica et d'en découdre. « Je n'ai pas fait de photos dans la rue depuis une éternité. J'ai un appareil au coffre. Je le sors pour faire un portrait de temps en temps. Mais le trottoir, c'est une autre histoire... » Une histoire qu'il a quasiment abandonnée depuis 1975 pour se consacrer au dessin. « Le portrait, saisir un sourire fugace, c'est ce que j'aime encore faire. Je prends encore du plaisir à regarder la tête de Bonnard, pour qui j'ai une passion. Carson McCullers, Truman Capote avec qui j'ai voyagé. Je suis vieux, j'ai connu beaucoup de monde. Montrer la psychologie du personnage ne veut rien dire pour moi. Je parle peu - pourquoi parler avec Matisse ? Je tire, voilà tout. Pour le couple Joliot-Curie, il y avait une plaque devant la porte : «Entrez sans frapper.» Je suis entré. Avant de les saluer, j'ai tiré. Il ne faut pas être trop poli. Ils ont un visage dramatique. Ils en savaient trop long sur la réalité du monde. C'est un portrait terrifiant. La position des mains... Je ne peux pas regarder cette photo trop longtemps. Il y a d'autres portraits, heureusement, qui sont la volupté même. »

On évoque l'exposition et, comme à son habitude, Cartier-Bresson, dit HCB, adopte l'attitude du dandy détaché, de l' « anguille frétillante » (son surnom aux scouts) qui prend la poudre d'escampette dès qu'on veut l'inscrire au Panthéon : « Quelle exposition ? A la Bibliothèque nationale ? C'est un peu prétentieux, non ?

- Mais c'est quand même important de...

- De dessiner, oui ! Très ! Le dessin est une joie. Les enfants dessinent merveilleusement. Après, ça devient un labeur. Copier est aussi très important. Alberto Giacometti copiait énormément. Ça permet de comprendre. Je pense souvent à Alberto. Je le place très haut. Quelle intelligence ! Le seul différend entre nous est que je me couchais de bonne heure, alors que lui vivait la nuit. Il faisait la foire. »

Il montre le carnet de dessins qu'il vient de terminer. Des nus au crayon, des portraits. « Bon Dieu, c'est autre chose que la photo... La photographie est un instrument. Il ne faut pas en dire du mal, je mange ma croûte avec, mais elle ne m'a jamais préoccupé. J'aime en faire, c'est différent. Le dessin implique une participation totale. En photographie, il y a beaucoup de styles semblables. Regardez autour de vous, dans cette pièce. Vous ne voyez pas une photo sur les murs, que des dessins et peintures. La photo se regarde dans les livres, pas au mur. »

Il y a néanmoins, dans la bibliothèque, une photo complice de lui avec le dalaï-lama. Son attachement au bouddhisme. Plus haut sur les rayons, un portrait du grand sage indien le baghwan Sri Ramana Mahareshi, très affaibli par le cancer. « Il transgressait sa souffrance. Je vois encore un gamin surgir à vélo pour m'annoncer que le baghwan était mourant. J'ai alors vu une boule de feu traverser le ciel. Le temps s'est arrêté. Et à la seconde où elle s'est abattue au pied de l'ashram de Tirivunamalai, il est mort. » HCB raconte encore le jour où il a montré à Gandhi son portrait de Claudel devant un corbillard : « La mort, la mort, la mort... », avait réagi le Mahatma. Vingt minutes plus tard, Gandhi était assassiné. « En Inde, on est éveillé au monde des coïncidences. C'est un pays pour la photographie. Je me souviens du bûcher de Gandhi. La foule était comme une eau en furie qui m'emportait. »

Cartier-Bresson a construit sa vie mouvementée comme une oeuvre d'art. Une voyante lui avait prédit qu'il ne s'ennuierait pas. L'artiste saisit le gros album qui lui est consacré et tourne les pages, pendant trois heures, bondissant sur les images pour raconter. Il donne le ton : né à Chanteloup le 22 août 1908, mais « conçu en janvier à Palerme », en Sicile. Aucun diplôme, mais une culture immense, ayant dévoré Proust, Joyce, Lautréamont, Chateaubriand, Saint-Simon. La formule d'Anatole France lui va comme un gant : « Comme je n'étudiais rien, j'apprenais beaucoup. »

« Je suis un grand bourgeois, issu d'une famille de cathos de gauche. Les gens de droite sont ceux qui ont boulotté notre usine textile. Moi, je voulais voir ailleurs. Je votais communiste. Que pouvait-on voter d'autre dans les années 1930 ? Je ne militais dans rien du tout. Ce n'est pas facile de vivre dans deux mondes. Quand le peintre Jacques-Emile Blanche m'a présenté à Gertrude Stein pour lui montrer mes photos, cette dernière m'a répondu : «Jeune homme, vous feriez mieux de rentrer dans les affaires de textile de votre famille.» Blanche a avalé son dentier et m'a emmené au salon de Marie-Louise Bousquet, qui jouait un rôle important dans le monde politique et académique. J'ai toujours été en marge. Sur les photos de classe, puis sur celles de captivité, je me place sur le côté, prêt à déguerpir. Chez les surréalistes, je suis en bout de table - le surréalisme, c'est d'abord pour moi de la littérature. Chaque fois, je n'ouvre pas la bouche, je regarde les gens, ça me suffit. En fait, j'ai toujours détesté les cases. Je n'ai qu'une médaille, celle des évadés de guerre. Je militais à travers mes photographies. »

Il y a dans le livre ce qui est considéré comme sa première photo, un instantané sur une plage de Dieppe, en 1926, réalisé « avec un Brownie Box, sans doute accompagné d'André Pieyre de Mandiargues », et une des plus récentes, un calme paysage de Provence, en 1999. Un alignement d'arbres.

« Autrefois, on plantait le peuplier à la naissance d'une fille, et, quand elle avait vingt ans, le bois lui servait de dot. »

Cartier-Bresson étudie la peinture en 1927-1928, chez André Lhote. « J'ai appris dans son atelier la géométrie et le sens de la forme. Il n'était pas bon peintre, il manquait de sensibilité. Mais il était bon professeur. Une analyse de Cranach par Lhote, c'était formidable. En même temps, la géométrie ne s'enseigne pas vraiment. Il faut fréquenter le Louvre. La géométrie et la structure de l'image ont toujours été à la base de mon travail. Le reste, c'est du sentiment. C'est tout de même une joie de «tenir» le cadre. C'est un rapport de formes, pas tant la lumière. 3,14116, c'est la mathématique, le nombre, c'est Dieu le Père ! Pourtant je suis athée ; le bouddhisme est athée. »

Il bouge sa tête, cherche du regard dans la pièce un cadre parfait. « Là, ça va ; là, ça ne va plus. » Il s'arrête sur une de ses images célèbres : deux hommes, sans doute des marginaux, allongés sur l'herbe, à Marseille, en 1932. Avec son index, Cartier-Bresson frôle la page. Il figure les lignes diagonales des corps qui structurent l'image. « Il ne faut pas vouloir. C'est le pifomètre. L'oeil doit être disponible. Le corps doit être tendu, pas mollasson. Bon, mon père dessinait et mon oncle était peintre. »

A la géométrie, Cartier-Bresson ajoute un point fondamental qui va définir son esthétique. « La forme sans le sujet et sans la vie, ça ne marche pas. Ce sont deux choses différentes, mais pas si éloignées. Regardez ce portrait de James Joyce par Berenice Abbott. Ce qui me plaît d'abord, c'est que j'y vois Ulysse, la traduction de Larbaud. Je repense à mes trois ans de captivité, en Allemagne, en 1940. Quand j'ai réussi à m'évader, à la troisième tentative, autant que je me souvienne, j'avais Ulysse sous le bras. » Il ajoute : « La photo, c'est un truc de témoignage. Un rapport à la réalité. Quelque chose qui permet aussi de communiquer, de faire passer des idées. J'ai réalisé un album, au milieu des années 1930, avec des images que j'ai tirées pour convaincre Jean Renoir de me prendre comme assistant. Ça a marché. »

Partir à l'aventure est aussi le meilleur moyen de se préserver des « poncifs académiques » de photographes comme Weston ou Steichen et du « maniérisme de notre époque ». Il dit préférer « le genre voyou, le mien ». C'est la raison pour laquelle il admire Walker Evans (1903-1975). Ce dernier, expert en méchancetés, a dit un jour : « Les seuls photographes qui ont su tracer une voie entièrement nouvelle sont moi-même, Henri Cartier-Bresson et Helen Levitt. » La formule fait sourire HCB : « J'aime beaucoup Walker Evans, sa liberté et sa vitalité. Il y a une photo d'une femme au chapeau qui se retourne ; elle m'a beaucoup appris. »

Cartier-Bresson a mis sur le papier, une bonne fois pour toutes, ses convictions esthétiques, en 1952, dans le livre Images à la sauvette (édité par Tériade pour Verve), devenu The Decisive Moment pour l'édition américaine, avec un papier découpé de Matisse en couverture. Comprenant 126 images et un long texte, ce monument de la photographie va influencer des générations entières de photographes. HCB y donne notamment cette définition : « Une photographie est pour moi la reconnaissance simultanée, dans une fraction de seconde, d'une part, de la signification d'un fait, et de l'autre, d'une organisation rigoureuse des formes perçues visuellement qui expriment ce fait. La meilleure application de cette définition est sans doute l'image d'un piéton, le pied suspendu au-dessus d'une flaque d'eau, près de la gare Saint-Lazare. J'ai juste eu le temps de placer l'objectif à travers deux planches de bois. J'ai recadré un peu sur les côtés pour enlever le flou sur les palissades. »

C'est le goût pour la vie et l'aventure qui l'amène au procédé photographique. Il l'utilise comme un carnet de notes, un journal de bord. « La photo m'a permis de mener la vie que j'avais choisie. J'avais une grande curiosité du monde. Dans ces années-là, on ne pense pas à quel moment on prend une photo. On pense à vivre ! Quand je voyageais, je ne dessinais pas. Il faut le calme pour le dessin. La vie n'était pas calme. En France, je fréquentais les bordels, pas les salons mondains. Les bordels, c'était pour la conversation ; pas pour la photographie. La vie était là, pas chez les notables. Je me souviens des coussins rouges du bordel de la rue des Moulins, celui de Toulouse-Lautrec. Ma mère me disait juste : «Ha ! Si tu avais eu un bon confesseur dominicain.» »

Entre 1931 et 1936, Cartier-Bresson parcourt le monde. « Je ne voyageais pas, j'habitais dans des pays. Un an en Afrique, un au Mexique, trois en Asie, cinq en Amérique. J'ai horreur du tourisme. J'aime la lenteur. Les photographes ne sont pas des chevaux de course. » Un célèbre instantané à Bruxelles, en 1932, montrant deux personnages essayant d'attraper les miettes d'un spectacle à travers les trous d'une toile tendue, dit justement dans quel « climat » il photographie. « J'ai aidé un prince russe à divorcer à Bruxelles. J'étais son témoin. On a voyagé ensemble. Et j'ai fait cette photo. Je ne suis pas professionnel. Je pars faire une chose, j'en profite pour en faire une autre. »

Après une déception amoureuse, il part seul pour la Côte d'Ivoire ? en 1931. Il dit y avoir chassé l'hippopotame, vendu sa viande.Le livre De qui s'agit-il ? présente, pour la première fois, quatre images africaines.

Non des fauves, mais des portraits d'Africains. Ou plutôt des instantanés avec des figures humaines. Une esthétique se met en place. « J'avais un petit appareil 6 × 9. J'ai fait quelques photos, le reste de la pellicule a été rongé par l'humidité. Je privilégie les gens sur les images. Mais qu'est-ce qui peut m'intéresser d'autre ? »

Puis c'est la traversée de l'Europe : Allemagne, Hongrie, Pologne, Italie, Espagne..., souvent dans la Buick de l'écrivain André Pieyre de Mandiargues, son ami d'enfance, et avec la peintre Leonor Fini. Trio brûlant. « André était un magnifique compagnon de voyage. Je prenais des photos, il écrivait. Et j'ai encore sur le corps les traces des coups de griffe de Leonor Fini. » Dans Un Saturne gai, Mandiargues raconte qu'ils essayaient d' « apprendre à regarder, pour apprendre à vivre ». Sur une photo, Mandiargues semble s'accoupler à Fini dans la Méditerranée. Une autre image montre le corps de Fini dans la mer, le sexe épilé. « J'ai eu des problèmes avec cette photo aux Etats-Unis. » Une troisième est un autoportrait stupéfiant, qui ne fixe que son corps, à la fois vibrant et abandonné, sur un muret. « Je voyageais aussi beaucoup à pied. J'ai dû faire Milan-Bologne en marchant. C'est déterminant. La photo se fait à pied. Cela permet d'être disponible, de ne rien bousculer, de voir. »

L'Espagne et le Mexique voient s'accumuler des chefs-d'oeuvre fulgurants. Il s'arrête sur une photo de deux lesbiennes enlacées, à Mexico, en 1934. « J'avais une dysenterie amibienne, mais... que dire de cette photo... C'est la vie de tous les jours. Il faut garder des secrets. Il n'y a rien à savoir et tout à deviner. Je n'aime pas les oui et les non, il n'y a que les puritains qui aiment les oui et les non. » Pour beaucoup, ces longs voyages, au cours desquels HCB privilégie les gens en marge, dans la rue - « la vie était là » -, baignant dans un mystère surréalisant, constituent la période la plus libre et féconde de Cartier-Bresson. « C'est le même homme », balaie le photographe, qui ajoute : « Avec ma gueule d'Anglo-Saxon, je sais néanmoins plus facile pour moi de photographier les pays latins. »

A la fin des années 1930, un autre Cartier-Bresson se dessine, « toujours un amateur, mais plus un dilettante ». Il rentre en France, répond à des commandes, devient assistant de Renoir, réalise des films documentaires. Il rencontre Robert Capa et Chim Seymour - « La photo est un truc de Hongrois » -, deviennent ensemble « pigistes de luxe » à Ce soir, quotidien du Parti communiste dirigé par Aragon. C'est à l'aube de la guerre qu'il fixe une scène naturaliste, Les Bords de la Marne, en 1939 : « La légende est fausse, c'est un trou d'eau à Juvisy. Vous savez, les lieux, les dates, ça n'a pas d'importance. Le regard ne se résume pas à une légende. Les surréalistes en savaient quelque chose. Ce qui compte, c'est que, visuellement, la photo tienne le coup. » On lui rappelle une formule de Virginia Woolf : « Les faits empêchent de voir la vérité. » Il acquiesce : « C'est exactement ça. »

Après la guerre, le « professionnel » s'affirme en créant Magnum avec, notamment, Robert Capa, Chim Seymour et George Rodger. Cette agence servira d'intermédiaire entre la presse et les photographes afin de libérer le travail de ces derniers. « Chim était mon ami, le penseur, même si on faisait tous tourner la boutique. Capa était l'aventurier. On a créé Magnum après des discussions passionnées au Dôme. Je me souviens d'une bagarre. Le patron gueulait : «Cassez les tasses et sauvez les soucoupes !» La note se calculait au nombre de soucoupes entassées. On était très différents, mais on s'entendait bien. » Les photographes de Magnum se répartissent le monde, HCB s'empare de l'Asie. Comment ne pas remarquer qu'il est souvent au bon endroit ? Entrée de Mao à Pékin, mort de Gandhi, indépendance de l'Indonésie. Il est aussi le premier photographe admis en URSS, en 1954, après la détente. « Je ne me sens pas un reporter. Ça fait cafardeur. » En Chine notamment, il travaille aussi en couleurs. « Je n'ai jamais vu une photo en couleurs qui me touche. Ça ne m'intéresse pas. C'est du coloriage que je publiais dans Paris Match. »

Sur les Etats-Unis, il a une opinion partagée. « J'y ai découvert la solitude. J'y ai pris une photo d'un homme au sol ; autour de lui, on ne sait pas s'il s'agit de sang ou de bière. J'y ai vu des femmes qui parlaient de leur mari comme d'un provider - un fournisseur. Quand j'y suis allé la première fois, en 1935, on ne parlait pas encore de technoscience et de toutes ces saletés. C'était le seul pays où on pouvait sortir en tête-à-tête avec une fille sans sa mère qui faisait tapisserie. » Mais l'Amérique est aussi le premier pays où il a été consacré, par des personnalités immenses comme le galeriste Julien Levy ou le critique Lincoln Kirstein. Il a même bénéficié, en 1947, d'une exposition au Musée d'art moderne de New York, dite posthume parce que les animateurs de ce musée, un temps, le croyaient mort pendant la guerre. « Je dois énormément aux Etats-Unis, beaucoup moins à la France. »

Cartier-Bresson, aujourd'hui, prend encore des portraits et paysages, deux genres éminemment picturaux. Son glissement vers le dessin, ses déclarations mitigées envers la photographie coexistant avec son affirmation de ce qu'est une bonne ou une mauvaise image, le fait d'avoir toujours méprisé les tirages originaux, mais d'en exposer aujourd'hui à la BNF, tout cela agace fortement nombre de photographes. HCB ne respecterait pas un art qui l'a fait roi. Il s'emporte : « Je ne suis responsable de rien ! Ça veut dire quoi ? Chacun est libre ! On est responsable vis-à-vis de soi-même. Une éthique, c'est une façon de se comporter. Les autres photographes ont besoin de se valoriser ? Une connerie ! Ce que le photographe reçoit dépend de ce qu'il a à donner. »

Propos recueillis par Michel Guerrin